Vive la croissance

Le virus est apparu cet été, alors que vous vous rendiez au travail. D’abord ça a été votre collègue François. Puis une deuxième collègue a été touchée, une troisième et puis la liste ne s’était plus arrêtée. Tous diagnostiqués par la même appellation “burn-out”.
Certains, symptomatiques, étaient transformés depuis des mois : teint gris, ton monotone et emploi excessif de tournure passive agressive. Les médecins avaient noté un symptôme fréquent consistant à commencer les mails par “Sauf erreur de ma part…”.
D’autres, asymptomatiques pendant longtemps, semblaient gérer d’une main de maître(sse) leurs multiples activités jusqu’au coup fatal : le malaise. En pleine réunion, ils avaient mis mal à l’aise toute l’assemblée de la visioconférence. Ce n’était pas qu’un homme qu’ils avaient vu tomber ce jour-là, mais tout un projet stratégique pour l’année 2022.
L’OMS n’avait pourtant rien vu de cette épidémie, accroissant les retards de croissance de la nation des croissants. Pas l’ombre d’un vaccin ne semblait poindre son aiguille.

Mais que savions-nous de cette maladie ? S'agissait-il d’une maladie virale ou d’une maladie bactérienne ? Et quels étaient les traitements possibles du burn-out - nommé également syndrome d’épuisement professionnel ?
La science médicale était claire : tout épuisement mérite repos, mais c’est sans compter les apports des sciences de gestion - management - dont les préconisations étaient de proposer aux malades de “mieux s’organiser face à la charge de travail”. Qu’ils s’organisent.

En maintenant les objectifs. 

Vive la croissance, les croissants au beurre et l’argent du beurre !

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Caprice sous caprisun